15 juillet, 2009

Coût de restauration

Selon l’IFAC (2005) il est aussi possible d’estimer les externalités par le coût non pas d’évitement du dommage, ni du dommage lui-même, mais par le coût de restauration, ou traitement du dommage causé. Ainsi, par exemple, lorsque l’Exxon Valdez à frappé un récif en 1989, les 11 millions de gallons de pétrole libérés ont généré plus de 1,25 milliards de dollars de restauration. De même, en 1988, l’US Environmental Protection Agency avait estimé le coût de remise en état de 27,000 Superfund ou « National Priority List » (NPE) sites industriels à nettoyer en priorité à environ 25 millions de dollars par site.

Burritt et Gibson (1993) ont ainsi identifié trois types de coûts de restauration : les coûts directs, indirects et de répercussions. Les coûts directs sont des coûts supportés par l’entreprise tels que les coûts de réparation du bateau, de nettoyage, les amendes et pénalités légales pour le cas de l’Exxon Valdez. Les coûts indirects et les coûts de répercussions sont des coûts externes, i.e. générés mais non supportés par l’entreprise. Ainsi, les coûts indirects sont ceux supportés par la société pour nettoyer les côtes ou par exemple le manque à gagner des pêcheurs et de l’industrie touristique. Les coûts de répercussions sont ceux subis par les autres entreprises du secteur tels que l’augmentation des primes d’assurance et la perte de réputation.
Dès lors, afin d’estimer le coût des externalités selon cette méthode, seuls les coûts indirects et de répercussions doivent être considérés. Les coûts directs sont en effet déjà subis et donc comptabilisés par l’entreprise.

La limite majeure de cette méthode est visiblement le manque et la difficulté d’obtenir des données relatives aux coûts subis par la société et les autres entreprises du secteur. L’applicabilité de cette méthode paraît donc très limitée. Ceci peut expliquer l'oubli de celle-ci par beaucoup d'auteurs.

Coût de contrôle

La méthode d’évaluation des coûts externes vis-à-vis du coût de contrôle, « control cost » ou « avoidance cost » est l’une des plus simples. En effet, le principe est que le coût des impacts environnementaux (pollution notamment) d’une entreprise serait égal au coût d’installer, d’opérer et de maintenance des technologies qui auraient permis d’éviter ces dommages à l’environnement (IFAC 2005). De plus, cette méthode raisonne en termes de coût marginal, i.e. le coût d’une unité de dommage supplémentaire est approximé par le coût qu’il aurait fallu dépenser pour l’éviter. Jasch et Stasiškienė (2005) soutiennent ainsi qu’il s’agit du coût que l’entreprise aurait réellement subi voir devra subir un jour si la règlementation l’oblige à réduire ses dommages. Ainsi, une possibilité pour obtenir ces coûts, avancée par l’IFAC (2005), est de se référer aux coûts supportés par les entreprises des pays où la règlementation est plus avancée. Le coût de contrôle s’obtiendrait aussi facilement par les études des ingénieurs ou des entreprises de consultants en environnement. Il est aussi moins controversé que d’autres méthodes d’évaluation des coûts externes selon Jasch et Stasiškienė (2005).
Cette méthode est fréquemment utilisée comme référence pour choisir entre deux investissements liés à l’environnement par exemple. Par ailleurs, le coût de contrôle est à fournir au Bureau of Census par toutes les usines des États-Unis.

Cependant, elle a plusieurs limites. En effet, le principal problème de cette méthode est qu’elle n’estime pas réellement le coût du dommage pour l’environnement mais un coût théorique pour l’entreprise. De plus, l’US EPA fait remarquer qu’il n’existe pas toujours de technologies pour éviter certaines pollutions et donc pas de coût de contrôle associé à ces polluants. De même, parfois les technologies ne sont pas assez développées pour en estimer le coût.

Méthodes d'évaluation des coûts externes

Une fois le choix de l'intégration des externalités dans le système de coûts des entreprises, il faut estimer les coûts liés à ces externalités. Or, comme le font remarquer Jasch et Stasiškienė (2005) ainsi que Bennett, James et al. (1997), la quantification des externalités n’en est qu’à son début. Ainsi, pour les organisations choisissant cette intégration, il existe aujourd’hui trois grands types de méthodes permettent d’évaluer le coût des externalités : basée sur les coûts de contrôle, sur le coût de restauration, ou sur le coût du dommage. Nous traiterons successivement des trois, de leur sous catégories (pour les méthodes basées sur le coût du dommage) puis de leur classification.