28 juillet, 2009

Coût du dommage - Évaluaton contingente (3)

Toutes les approches de la méthode d’évaluation contingente ci-dessous mentionnées cherchent à répondre à un des principaux problèmes de la méthode d’évaluation contingente, i.e. arriver à faire exprimer leur préférence par les personnes. En effet, l’habileté même des personnes à donner des réponses précises, pertinentes et honnêtes à ce type de sondage a été questionnée, et, malgré plusieurs études indiquant un certain degré de validité des réponses, tout sondage induit des biais comportementaux.
Le principal biais, selon Zhongmin et al. (2006) est le biais du « yea », c'est-à-dire la tendance des répondants à dire oui quand on leur pose une question. Ce biais serait particulièrement présent lorsque les répondants n’ont pas l’habitude de se voir demander leur avis (sur les politiques, etc.), et/ou que le gouvernement donne généralement le standard socialement acceptable (tous domaines confondus). Ainsi, par exemple, dans son étude de cas cherchant à obtenir le WTP pour restaurer le site d’Ejina en Chine,Zhongmin et al. (2006) ont dû utiliser plusieurs méthodes afin d’essayer de révéler les vrais WTP des personnes. À la suite de cette étude, les auteurs concluent que l’approche de la carte de paiement est celle limitant un maximum le biais de « yea ». Grosclaude et Soguel (1994) considèrent quant à eux que le principal biais, de non-réponse ou de réponse faussée, est lié au manque d’informations possédées par le répondant pour lui permettre de faire un choix cohérent par lui-même. Ainsi, ils préconisent, comme Zhongmin et al. (2006), de consacrer une partie du questionnaire à la mise en contexte et explication de la situation environnementale et de ses implications. Finalement, les personnes seraient généralement parfaitement capables de répondre à ce type de sondage (Grosclaude et Soguel 1994) même alors qu’il s’agit d’un marché hypothétique pour des modifications incrémentales de biens publics tels que liés à l’environnement. Cependant, certaines personnes se montrent indifférentes envers les sondages d’évaluation conditionnelle et elles sont de plus en plus nombreuses lorsque les effets de l’environnement semblent éloignés et globaux d’après le principe de Not In My Back Yard. Ainsi, Grosclaude et Soguel (1994) recommandent de ne prendre en compte que les réponses des personnes réceptives (y compris si leur WTP/A est nulle) et selon un échantillon représentatif de la population locale.
Ces problèmes sont typiques de ce type de méthodes, reposants sur un sondage et donc dépendants du comportement des personnes interrogées voire des personnes interrogeant. Ainsi, certains auteurs en viennent à penser que la mesure issue de l’évaluation conditionnelle ne sera acceptée que si elle est proche des valeurs attendues. Or, il semblerait que des écarts importants peuvent être obtenus entre deux sondages de WTP. En effet, l’US EPA (1997) a utilisé 5 sondages d’évaluation conditionnelle pour mesurer la valeur attachée au risque de mourir prématurément à cause de la pollution aérienne. Les résultats ont montré une médiane de 4,8 millions de dollars, mais avec un écart type de 3,2 millions, soit de près de 67%.

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