28 juillet, 2009

Coût du dommage - Évaluaton contingente (1)

La méthode de l'évaluation conditionnelle ou contingente (Contingent Valuation Method, (CVM)), popularisée depuis le début des années 1980s, est une technique d'évaluation des externalités, où l'on demande directement à la population concernée, quelle somme ils sont prêts à payer/accepter pour une amélioration ou une dégradation de la qualité de l'environnement. Elle se fonde sur la méthode de la préférence déclarée, exprimée par les personnes concernées (Harscouët, 2007). Ainsi, il existe deux principales méthodes, le Willingness-To-Pay (WTP) lorsque l’on demande le prix que les personnes sont prêtes à payer, et le Willingness-To-Avoid (WTA) lorsque l’on demande le prix permettant d’accepter une dégradation de leur environnement ou encore le prix que les personnes sont prête à payer afin de ne plus subir la dégradation. Cette dernière méthode (WTA) est considérée comme étant une méthode de variation équivalente (equivalent variation), car elle mesure la variation de revenu (prix prêt à payer ou recevoir) permettant une équivalence dans leur bien-être entre une situation sans et avec pollution.
Il est important de noter que le WTP et le WTA sont des méthodes incrémentales, c'est-à-dire cherchant à monétiser l’impact d’un changement marginal de la qualité de l’environnement pour les personnes. Ainsi, par exemple, Matthews et Lave (2000) ont cherché à monétiser la valeur que les personnes sont prêtes à payer pour éviter une dégradation de l’environnement augmentant le risque de décès par 1 pour 1000, i.e. une dégradation marginale. Dès lors, ces deux méthodes d’évaluation conditionnelle donnent une indication des ressources mobilisables, pour prévenir ou réparer des dommages par exemple, et aussi de la sensibilisation de l'opinion à la qualité de l’environnement.
L’hypothèse est que la somme des consentements à payer/accepter (souvent moyen ou médian) exprimés pour prévenir ou réparer un dommage environnemental est égale à la valeur du dommage sur l’environnement.
Il est à noter qu’il doit parfois être réalisé une régression analytique afin de déterminer la part de l’environnement dans le WTP ou WTA, d’autres critères pouvant entrer en compte comme dans le cas de la méthode du prix hédonique. Antheaume (2004) propose d’appliquer ensuite un pourcentage égal à la proportion de responsabilités de l’entreprise dans cette pollution afin d’obtenir le coût externe généré par l’entreprise.

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